"Misery"
Misery marque un tournant dans la carrière de Stephen King. Oui je sais : encore lui ! Que voulez-vous, il nous faut tous un maître et il est le mien.
Avant Misery, King se posait des questions sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte, avec tout ce que cela peut comporter comme dilemmes et souffrance.
Désormais, il se pose des questions sur le métier d’écrivain et ce que cela peut engendrer sur un plan personnel.
La Part des Ténèbres et Misery sont de parfait exemple.
Ici, Paul Sheldon est un écrivain à succès qui a un accident de la route alors qu’il se rend chez son éditeur. Il est recueilli par une infirmière qui le soigne. Pour la remercier, il accepte à ce qu’elle lise le manuscrit qu’il transportait avec lui. Pour cette fan de Paul Sheldon, c’est inespéré : elle va découvrir en avant première la dernière aventure de Misery. Mais lorsqu’elle découvre que le romancier se débarrasse de son héroïne, l’infirmière entre dans une rage folle et séquestre l’écrivain afin qu’il répare son erreur. Commence une convalescence cauchemardesque.
Paul Sheldon écrivait pour gagner sa vie. Désormais, il écrit pour rester en vie.
C’est ainsi qu’est résumé l’histoire de Misery. C’est un huis-clos palpitant, angoissant qui ne manquera pas de donner quelques sueurs froides. Ça rappelle souvent les ambiances malsaines et la tension des Hitchcock. L’horreur grimpe progressivement au long des pages et on ne sait jamais quand ni comment cela va se terminer. On se retrouve soudainement tout aussi prisonnier de King que son personnage l’est de son infirmière. Certains passages sont même carrément gerbant. Avec Simetière et Sac d’Os, Misery est le livre qui m’aura la plus marqué.