"La Part des Ténèbres"

Je vous le donne Emile... encore un Stephen King !

Après tout, il s'agit là de mon maître à penser ou à panser, au choix. Malgré les angoisses qu'il peut déclencher, il reste à jamais celui qui me donne envie d'écrire, de continuer le combat.

La Part des Ténèbres est né un jour ou un étudiant découvre que Richard Bacman est en réalité Stephen King. Ce point-là est donc purement autobiographique. Ainsi se termine l'existence de Bachman. Pour la petite anecdote, il faut savoir que les livres de Bachman n'ont jamais fait de grands scores. Mais lorsqu'on apprend qu'il s'agit en réalité du maître de l'angoisse, les ventes explosent et les stock s'épuisent !

King se demande alors ce que penserait Richard Bachman s'il apprenait que l'on complote dans son dos pour le faire disparaître.

La mort de Bachman donne naissance à La Part des Ténèbres où un prof universitaire et écrivain se voit obligé de se séparer de son pseudo qui pourtant lui rapporte un maximum d'argent. Malheureusement, ce pseudo ne compte pas disparaitre aussi facilement. Commence alors un jeu de massacre... les passereaux volent de nouveau.

Le fond de l'histoire va plus loin bien entendu. King analyse la façon dont les choses peuvent nous venir à l'esprit, comment on peut faire exploser nos propres limites et comment on peut faire naître un autre soi, celui qui va écrire ce qu'on oserait jamais écrire. Personnellement, je me suis toujours demandé jusqu'où je pouvais aller, quelles limites je pouvais mettre aux horreurs que je peux être amené à écrire.

Le résultat est effrayant et nous sommes en droit de nous poser certaines questions.

La Part des Ténèbres fait appel à nos propres angoisses et nous met devant un miroir. C'est un combat contre nous-même que nous livrons, à condition, bien entendu, que l'on se prenne au jeu. Mais King a cette façon très particulière de nous entraîner dans son monde fait de cauchemars. Encore une fois, on n'en sort pas indemne. On plonge systématiquement sans même s'en rendre compte.